De l'Espérance les Hauts au Piton Bémassoune par le Bassin Rond

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Bon
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 9h
Distance 18.5 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1650 - 850 m
Dénivelé positif 900 m
Dernière mise à jour 04/05/2023

Magnifique forêt et paysages variés

Le sentier du Dioré au Piton Bémassoune est fermé par l'ONF et disparaîtra certainement à jamais malgré les traces de quelques randonneurs nostalgiques laissant derrière eux des longoses tranchés. Le sentier de Bécabot est assez propre malgré le peu de fréquentation. Il ne reste donc dans cette belle région de la Plaine des Fougères que le sentier menant au Piton éponyme. Partant de la Maison Martin, il permet de longer le rempart de la Rivière des Pluies puis celui de Salazie avant de revenir au village en traversant une magnifique forêt de tamarins. C'est la boucle par excellence pour marcher courbé sous les dizaines d'arbres abattus mais toujours vivants créant des arches végétales plus ou moins hautes. Cette fiche propose d'en parcourir à nouveau une partie mais en partant cette fois de l'Espérance les Hauts puis en empruntant d'agréables sentiers dans les bois de couleurs de plus en plus envahis de goyaviers et de longoses. En prenant le bus menant au terminal de l'Espérance, ce circuit séduira les volontaires pour un départ du chef-lieu vers le cirque de Salazie. La longue montée débute dans les fleurs et légumes produits à 850 m d'altitude, se poursuit dans les sous-bois en pente douce, traverse de magnifiques parties moussues, frôle quelques beaux bassins avant de terminer sous les tamarins des hauts, centenaires, fièrement debout ou terrassés par les cyclones mais toujours feuillus. La sortie, effectuée jusqu'au Piton Bémassoune frise les 20 km et demande une préparation sérieuse. Tous les sentiers sont de bonne qualité et se suivent sans hésitation. Les amateurs de belles photos naturalistes prévoiront deux heures de plus et partiront par très beau temps.

La randonnée débute presque à la fin de la Rue Ravine Rose après avoir grimpé la longue route aux multiples virages depuis la Grande Montée. Ne pas chercher à aller totalement à la fin pour de ne pas gêner les agriculteurs en encombrant le passage très étroit. Les cultures de fleurs ont grandement diminué depuis 2010 et les champs sont dorénavant occupés par des maraîchages. Entamer la montée assez raide des 500 derniers mètres jusqu'au départ discret du sentier qu'on ne quittera jamais (Photo 1). Profiter, avant de pénétrer dans le sous-bois, des paysages vers le chef-lieu car la végétation empêchera les points de vue jusqu'au rempart de Mafate (Photo 2). Les premiers mètres, encombrés de hautes herbes peuvent inquiéter tout comme la forte montée glissante. L'inquiétude ne dure guère plus de 100 m. Très vite, on pénètre dans des immensités de goyaviers parmi lesquels on remarque cependant de beaux arbres (Photo 3). La montée est faible et aucun écueil ne vient gêner la marche. Le sentier est toujours visible. Il oblique plus haut vers la gauche et entame une forte descente vers la Ravine Sèche que l'on traverse à deux pas du Bassin Rond et de sa petite cascade. Poursuivre et délaisser le sentier partant sur la gauche en direction de la Maison Martin (Photo 4). On ne quitte pas pour autant les goyaviers omniprésents (Photo 5). Quelques minutes plus tard, le sentier s'approche au plus près des serres de la Maison Martin, frôle un superbe camphrier puis traverse une clairière plantée récemment de bois endémiques dont une majorité de change écorce (Photo 6). Longer le grillage et les dernières serres, traverser 15 mètres de hautes herbes, grimper un haut talus puis poursuivre en direction d'une des plus belles zones de la matinée (Photo 7). On est sur une crête, entre la Ravine du Coteau et la Ravine Sèche, envahie de grands branles recouverts de mousses. Le passage est bien marqué. Il impose quelques grimpettes pour passer les racines les plus hautes mais l'effort est un vrai plaisir dans ce superbe cadre (Photo 8). On quitte la crête et les branles pour retrouver les goyaviers et bois de couleurs dominant la Ravine Sèche. Ne pas manquer le croisement discret sur la droite. Il permet de rejoindre sans effort le lit de la ravine. Marcher 40 m dans le lit vers l'aval jusqu'au bassin entouré de grottes et alimenté par un toboggan (Photo 9). Remonter pour reprendre la progression dans le fond d'une petite ravine puis entre les bois moussus avant de retrouver les éternels goyaviers (Photo 10). A partir de 1200 m les bois de couleurs se multiplient, signe que les goyaviers n'ont pas totalement terminé l'invasion (Photo 11). On laisse, plus loin à gauche, le sentier Mère Canal remontant vers la Maison Martin. Le sentier est toujours aussi praticable même s'il est souvent boueux (Photo 12). On parvient ensuite à la ligne domaniale caractérisée par une ancienne plantation d'eucalyptus. Désormais centenaires, ces arbres immenses, à l'écorce spongieuse peuvent encore défier les goyaviers (Photo 13). Les longoses, en revanche, ont pris possession de tout le sous-bois. La longue ligne qui va de la Rivière des Pluies à la Rivière du Mât est très étroite et on retrouve en quelques mètres le cheminement habituel jusqu'au croisement avec le sentier du Piton Plaine des Fougères. Très vite, on se retrouve au croisement vers le rempart de la Rivière des Pluies. Partir à gauche sur un parcours presque plat excepté pour franchir les ravines Bachelier, Sèche et Mère Canal (Photo 14). Le sentier s'interrompt à la RF Plaine des Fougères qu'il faut suivre sur moins de 100 m. Dans le virage, après une petite ravine, partir à droite sur le sentier qui plonge vers la ravine avant de remonter en direction du rempart. Il faut s'attendre, durant les trois prochains km, à randonner sur de la terre humide, des marches, des racines, quelques longs caillebotis et surtout dans la boue (Photo 15). Le parcours grimpe constamment et régulièrement au milieu des tamarins de plus en plus nombreux. Quelques touffes de calumets se remarquent près de petites ravines dont une a même créé un bassin (Photo 16). Comme le long de la Rivière des Pluies, de l'autre côté, les ponts naturels créés par les troncs de tamarins abattus par les vents se multiplient pour accrocher le sac à dos et le remplir de mousse (Photo 17). Certains atteignent des tailles respectables et font oublier les frêles goyaviers (Photo 18). Les grands arbres, les épiphytes, les mousses créent de magnifiques paysages ne laissant pas indifférent (Photo 19). Le dos, après s'être baissé souvent pour ramper au sol, fait aussi mal que les jambes (Photo 20). Après 45 minutes d'ascension, on parvient au point de vue sur Salazie où débute le sentier de Bécabot en direction du cirque et à droite celui du Piton Plaine des Fougères. Partir à gauche en direction du Piton Bémassoune. On devine dans les trouées le Piton Plaine des Fougères et la Roche Ecrite (Photo 21). Le sentier est plus étroit que le précédent mais ne se perd pas du regard. Il descend plus qu'il ne monte puisque le point de retour est plus bas d'une vingtaine de mètres. Les longoses coupés au sol prouvent que l'on passe encore ici de temps à autres. On rencontre les mêmes arbres, fougères, cannes marronnes que dans la montée. Les calumets semblent plus nombreux à cette altitude (Photo 22). On distingue, depuis les rares points de vue, le Piton Bémassoune, fin de cette première partie (Photo 23). Sur la droite, c'est Grand Îlet au pied du Cimendef qui attire le regard (Photo 24). Poursuivre sans grande difficulté malgré l'étroitesse du passage en profitant des tableaux offerts par la nature luxuriante (Photo 25). La fin de la descente perd en charme en raison de la densité des plantes sur le sentier (Photo 26). Difficile d'imaginer l'ancienne aire de parapente au milieu de cette jungle de fougères, sabres et longoses. Il faudrait beaucoup de courage à ces parapentistes pour remonter depuis Bécabot avant d'effectuer leur plongée vers le cirque tout comme il en faut de plus en plus aux randonneurs pour rejoindre le Bémassoune depuis le Dioré. Faire demi-tour, retrouver le départ du sentier vers Bécabot et le petit oratoire sous son tronc de tamarin.
Trois options possibles à cet endroit : partir à gauche vers le Cirque de Salazie sur un sentier assez peu fréquenté, continuer tout droit vers le Piton Plaine des Fougères en rajoutant deux heures au parcours ou prendre le chemin inverse jusqu'à la Piste Forestière menant à Maison Martin. Là aussi, deux options se présentent : refaire le chemin inverse ou emprunter la piste. Dans ce dernier cas, partir à droite puis longer cette longue RF au milieu des bois de couleurs (Photo 27). La marche y est facile après ces kilomètres glissants et salissants. Une excellente manière d'étudier toutes les essences d'arbres rencontrés durant les 30 minutes de la descente (Photo 28). Après une boucle serrée de la route, bifurquer à gauche et descendre franchir la vieille passerelle grillagée près d'un bassin de la Ravine Mère Canal. Remonter légèrement le long d'une large crête puis reprendre le sentier pris à l'aller. Tourner à droite et retrouver les goyaviers, les longoses, les belles mousses, les serres de la Maison Martin puis les maraîchages de l'Espérance les Hauts.

Balises


Peu de balisage

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Quitter la voie rapide ou le Boulevard Sud pour se diriger vers la Rivière des Pluies - Poursuivre jusqu'à la Grande Montée et Beaumont - Emprunter ensuite la route tortueuse de l'Espérance les Bas puis stationner vers la fin de l'Espérance les Hauts - Rejoindre le sentier en traversant les dernières cultures - Monter constamment vers la Plaine des Fougères en passant au Bassin Rond, en frôlant la Maison Martin puis en empruntant le sentier Mère Canal - Utiliser 50 m de RF Plaines des Fougères et tourner à droite sur le sentier Bémassoune, Bé Cabot, Dioré - Au rempart, laisser à droite le sentier du Piton de la Plaine des Fougères et le sentier de Bécabot pour filer à gauche vers le Bémassoune - Au piton, faire demi-tour et prendre le même sentier jusqu'à la route forestière - Revenir à l'Espérance les Hauts, soit par le sentier pris à l'aller, soit par la piste forestière puis terminer par le même itinéraire.


Commentaire sur cette randonnée (1)

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Walking Dog 974, 04/05/2023 16:57
Randonnée complétée le 18/04/2023 en 9h00

Bonjour ! Jean-Paul et Marc David m'ont entraîné dans cette très belle sortie forestière.
Cette randonnée arrivait à point nommé pour m'aérer et mettre de côté certaines vicissitudes de la vie (merci Jean-Paul)... en commençant par des endroits familiers (la rue Ravine Rose, les sentiers de l'Espérance, ou le Bassin Rond....) ou furieusement ressemblant au mystique Piton Tortue (ah, ces mousses, ces troncs biscornus et ce sol spongieux ! Quel petit trésor végétal agréable à traverser !) nous avons poursuivi vers la Plaine des Fougères puis vers le Piton Bémassoune pour de beaux points de vue sur Salazie...

Une seconde partie pleine de nouveautés pour moi, dont ce petit bassin trouvé par Jean-Paul qui a eu la bonne idée de satisfaire sa curiosité !
Comme quoi la curiosité n'est pas qu'un vilain défaut ! 😁😉

Une luxuriance de diverses essences, tantôt dressées vers le ciel, tantôt joliment courbées en arches massives, comme pour nous obliger à les imiter dans leur révérence immobile, s'offrait à nous, avec ses vénérables parés de leur feuillage luisant d'humidité.

C'est une magnifique "plongée verte" que nous propose ici cette sortie...
Je ne regrette pas de l'avoir faite !

Alors, oubliés la gadoue, les glissades (et rétablissements acrobatiques parfois réussis !) le froid, la fatigue au bout de la marche.
Si vous aimez les balades en forêt, et si un peu de boue ne vous fait pas peur .....
Allez -y !

Merci à Randopitons pour ce nouveau circuit et merci à Marc pour son hospitalité.

Randonnée ajoutée le : 04/05/2023