De Bébour à la Rivière des Marsouins par le rempart en rive gauche

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Bon
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 4h15
Distance 7.3 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1369 - 873 m
Dénivelé positif 550 m
Dernière mise à jour 08/01/2021

Les tangues eux-même n'y mettent pas les pattes

La Ligue Réunionnaise de Canyon attire l'attention des randonneurs sur les grands dangers qu'ils courent en se rendant à cet endroit. Le rempart, qu'ils se contentent de remonter après des heures dans la rivière, doit, dans le cas d'une randonnée, se descendre préalablement. L'opération est dangereuse et la ligue ne veut en aucun cas être tenue pour responsable en cas d'accident. Une trace existe officiellement sur OpenStreetMap ce qui n'est en rien une incitation à la parcourir. Randopitons.re s'associe à la Ligue et demande aux rares volontaires désireux d'effectuer la descente de faire appel à un professionnel.

Les cartes en open source affichent souvent les petits traits rouges des sentiers parcourus par leurs contributeurs. Une simple consultation de celle des environs du barrage supérieur de Takamaka permet de remarquer deux de ces traits aux alentours de l'ouvrage. L'un commence aux environs du sentier de l'Îlet à Bananes, l'autre plonge dans le rempart près du belvédère. C'est donc guidés par ces indices intéressants que nous avons entrepris la vertigineuse descente vers la Rivière des Marsouins. Si la piste et le début du sentier sont une balade familiale permettant l'étude des bois de couleurs de la forêt de Bébour, la descente n'est pas à mettre entre tous les pieds de randonneurs. La pente oscille entre 75° et 90° une grande partie du parcours et de nombreux endroits peuvent s'avérer dangereux. Il est même conseillé de prendre une corde d'une quinzaine de mètres pour franchir le premier obstacle. Ailleurs, les canyonistes ont équipé les falaises avec des marches en inox fort utiles à la montée comme à la descente. Ces sportifs très entraînés remontent lourdement chargés après des heures passées dans les cascades et bassins de la rivière. Garder à l'esprit que de tels itinéraires sont beaucoup plus dangereux en descente car on ne voit pas toujours où l'on pose le pied lorsque l'on est pendu dans le vide accroché à une racine. Fort heureusement, ces racines et arbustes sont idéalement installés sur le bord du sentier pour rassurer.

La randonnée débute à la route forestière Bébour-Bélouve, au parking situé avant la piste numéro 3 de Takamaka. Une fois la barrière franchie, une très agréable descente commence entre bois de couleurs et fanjans avec toujours de beaux points de vue vers le Piton des Neiges ou du Mazerin (Photo 1). Ces trois kilomètres empruntent une piste d'assez bonne qualité lorsqu'elle n'est pas abîmée par les ravinements ou les roues des engins (Photo 2). Repérer sur la droite un semblant de piste qui traverse une ravine et se termine à une clairière occupée par une quinzaine de ruches. Ne surtout pas déranger les insectes et repérer le sentier qui part sur la droite, frôle une bâche puis pénètre dans la forêt (Photo 3). Le sentier, facile à repérer, serpente à plat entre jeunes arbres moussus et vieux bois de couleurs (Photo 4). Plus loin, il faut traverser une étroite ravine au fond couvert de roches glissantes et de jouvences (Photo 5). Impossible de s'égarer dans cette jungle où l'on repère déjà les premiers plants de vigne marronne (Photo 6). Le terrain est très plat et comporte des zones plus boueuses où le pied glisse ou s'enfonce (Photo 7). On est presque au cœur de la Forêt de Bébour avec les inévitables arbres moussus recouverts d'épiphytes qui sont un vrai plaisir pour les yeux (Photo 8). Après 400 mètres de promenade en sous-bois, on ne regardera plus les arbres de la même manière car on sera constamment à la recherche de celui qui pourra nous aider. La plongée est brusque et débute alors une période de 80 minutes durant laquelle on ne verra que le haut de la casquette et du sac à dos du compagnon de marche (Photo 9) ! Au retour, ce sera plutôt un festival de fesses et de fond de sac ! La forêt ne cache plus les panoramas et la pente permet de voir au loin vers les cassés de Takamaka (Photo 10). La plus importante difficulté se situe en début de descente. Une zone rocheuse avec peu d'arbres et donc peu de prises peut se franchir au prix de mille précautions. Le mieux est de fixer une corde aux anneaux en place pour garder toute le sérénité nécessaire à ce type de parcours. Une dizaine de mètres suffit pour atteindre la grosse branche qui servira de marche (Photo 11). Une fois cet écueil franchi, il ne faudra jamais baisser la garde jusqu'à la rivière. Une haute barre rocheuse qui ferait rêver les alpinistes doit se contourner en partant vers la gauche (Photo 12). Ce sera le seul véritable tronçon à plat de la descente. Le sentier est moins visible à travers les sabres mais il n'y a pas d'autre possibilité (Photo 14). Le reste de la descente est toujours le même après ce court replat. Comme il n'y a pas de difficulté pour suivre la trace toujours visible (Photo 16), le seul travail consiste à trouver la racine pour s'accrocher et celle pour poser le pied (Photo 15 et 17). L'effort est donc aussi intense sur les bras que sur les jambes. Il faut en tenir compte avant de partir dans l'évaluation de son entraînement. Dans la descente, les trouées sont rares. L'une d'entre elles donne à admirer la vallée de la Rivière des Marsouins (Photo 20). On aperçoit au loin le haut de l'usine hydroélectrique qui fonctionne en partie grâce au barrage qu'on rejoint. La pente comporte plusieurs courtes étapes à 90°, fort heureusement équipées de marches en inox. Les murailles se passent donc assez facilement à la condition de bien s'agripper à ces marches (Photo 21). Le bruit de l'eau devient de plus en plus fort. On devine même l'eau ou l'écume entre les branches. On parvient sur le bord de la Rivière des Marsouins après cette courte marche sportive à quatre pattes (Photo 24). La végétation a disparu jusqu'à la ligne de crue et les derniers mètres, glissants, demandent tout autant d'attention (Photo 25). On se retrouve sur les berges basaltiques près d'un bassin alimenté par une petite cascade (Photo 26). Il est donc impossible de remonter la rivière tout comme de la descendre en direction du barrage qu'on aperçoit en se penchant un peu. De l'autre côté, c'est une falaise verticale de près de 100 m de hauteur (Photo 27). Il faut donc profiter de ces 30 mètres de plage rocheuse pour admirer la rivière et les paysages sauvages qui l'entourent et casser une bonne croûte afin de redonner de l'énergie au corps qui en aura bien besoin lors de la remontée. C'est donc après un dernier regard à cette pente à venir (Photo 28) qu'on attaque la remontée qui utilisera les mêmes passages, heureusement plus facile à négocier dans ce sens.

Balises


Quelques balises bleues

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Se rendre à la Plaine des Palmistes et se diriger vers Bélouve à partir de la Petite Plaine - Passer le col de Bébour et rejoindre la Rivière des Marsouins - Traverser le pont et rouler jusqu'au parking à droite avant la piste forestière de Takamaka - Descendre vers le téléphérique de Takamaka en suivant la piste dans les bois de couleurs - Juste avant d'arriver sur le point de vue du barrage, obliquer à droite vers le rucher au bout d'une très courte piste - Contourner les ruches par la droite et suivre le sentier jusqu'au rempart - Entamer la descente acrobatique jusqu'à la rivière - Revenir par le même itinéraire ou rajouter le sentier de Takamaka pour augmenter un peu la distance.


Commentaires sur cette randonnée (2)

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Martial, 19/12/2019 17:17
Randonnée complétée le 19/12/2019

Ma 2éme descente, en compagnie de Christian cette fois, vers la rivière des Marsouins par ce difficile échappatoire des canyoneurs qui ont descendu cette rivière depuis la caverne des Hirondelles en passant par le mini trou de fer ; (Taka1).
Le mini trou de fer est accessible par la rando 1636.
On prend effectivement vite gout à ce splendide terrain d’aventure exceptionnel.
L’arrivée dans la rivière est un bonheur ; nous explorerons un peu plus l’endroit que la dernière fois et en ramènerons quelques photos inédites.
Monter en rive gauche jusqu’à une vieille corde pour de magnifiques points de vue, n’hésitez pas à traverser la rivière pour grimper en face sur les roches, et avoir des vues sur la cascade en amont et sur une autre cascade et le barrage EDF en aval.
Il est à noter que le passage vient d’être entièrement rebalisé par la fédération avec leurs sigles bien particuliers ; en remplacement du vieux marquage en trace bleue qui subsiste cependant toujours.
Attention toutefois, bien lire la fiche, ne pas s’engager sans motivation ; pour cette descente, nous avons seulement utilisé une corde pour le 1er passage de la barrière rocheuse. (Il faut un minimum de 15 mètres). Nous avions d’autre matériel dans le sac mais nous ne nous en sommes par servi.
Photos Jointes : 1-le nouveau balisage de l’échappatoire 2-vue en rive gauche sur le dernier passage des canyoneurs qui rejoignait autrefois le barrage EDF, maintenant interdit.
3-vue rive gauche vers l’amont 4-vue de la cascade depuis la rive droite 5-Vue vers l’amont par le haut de la falaise rive gauche.

Christian Léautier, 19/12/2019 15:28
Randonnée complétée le 19/12/2019 en 4h30

Bon, ça va devenir pénible pour le lecteur de m'entendre dire une fois de plus "Nou la fé" et que la rando est magnifique et parmi mes favorites et nani nanère....!! A la limite de la rando quand même car sans la longue corde de Martial qui a eu la gentillesse de me conduire ici, rien n'aurait été possible. Ce sentier , réservé aux canyonneurs qui ne le font qu'à la montée , nous, nous l'attaquons en descente. Très vertigineux et sans cordes le premier grand obstacle relèverait pas loin de l'inconscience. Mais au bout de longs efforts c'est le Graal! La sauvage et mystérieuse rivière des Marsouins! Il fait très beau, les basaltes sont secs, le niveau de l'eau favorable pour traverser et explorer un peu plus encore vers l'aval et vers l'amont . On se régale tellement que l'on reste dans la rivière 1 heure durant . Donc dans ce cas de figure, traverser juste où est JPG sur la photo 27,descendre un peu la rivière rive gauche , remonter sur les basaltes rive gauche également pour des photos inédites. On remonte ensuite avec regret, et même si, une fois de plus la Nature nous a donné son Noel un peu avant l'heure (des racines et encore des racines pour s'agripper au rempart bien vertical) , il n'en reste pas moins qu'il faut faire bien attention aux em(bûches)!!! Les prises sont hautes et de grands bras et de grandes jambes sont beaucoup plus favorables pour se hisser vers le haut. Ce qui n'est pas trop le cas en ce qui me concerne (là, la Nature ne m'a pas gâté) J'hésite, je n'arrive pas à atteindre la "marche" la plus haute, je veux reculer, réessayer, mais Martial avec juste raison me sollicite pour forcer sur les bras et les jambes pour avancer. C'est bon ! et essayer plusieurs fois c'était prendre le risque de s'épuiser et de ne plus passer ! Bref , des instants mémorables pour une rando hors du commun. Oui, fier d'y être arrivé mais dit sans fanfaronnade, une rando à ne pas mettre entre toutes les mains, plus d'ailleurs qu'entre tous les pieds (rappel, dans le top 5, randonner avec les mains! eh oui, bizarre pour une rando).

Randonnée ajoutée le : 26/09/2019