Le sentier Augustave jusqu'à Aurère et retour à Bord Martin

Difficulté
Moyen
Indice de confiance Bon
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 6h30
Distance 12.2 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1550 - 916 m
Dénivelé positif 800 m
Dernière mise à jour 12/06/2020

Sortie pour amateurs de sentiers en corniches

Le Sentier Augustave est un incontournable en raison de son originalité plus que de sa difficulté. Un coup d’œil sur le livre de Luc Reynaud, "Les plus beaux paysages de la Réunion en 90 randonnées, édition 2005" peut faire rêver les nostalgiques des passerelles en bois au-dessus du vide ou des échelles vermoulues où il fallait bien tenir les montants tout en surveillant la position des pieds. Il a été très bien remis en état avec de larges balcons au-dessus du vide qui ont depuis longtemps remplacé les échelles en bois. Certaines portions du sentier, creusées à même le roc à flanc de falaise de la Crête de la Marianne pour le passage de la canalisation construite à la fin des années 70, sont encore là. Les passerelles métalliques plus larges et plus solides ne provoquent plus de sensation de vertige. Attention tout de même, certains tronçons demeurent impressionnants et nécessitent une bonne préparation pour une randonnée avec enfant ou animal de compagnie, surtout pour les personnes sujettes au vertige. Il faut au moins une fois effectuer l'aller retour par ce même sentier car les paysages, mais surtout les sensations, sont différents selon que l'on descend ou que l'on remonte les passerelles. Il faut franchir quelques gués, aussi, choisir les périodes plus sèches afin d'éviter l'appréhension toute naturelle des glissades en rivières. Au retour, en fonction de l'heure ou du niveau du torrent, il est même possible de se baigner dans un des nombreux bassins rencontrés.
Deux accidents mortels survenus en 2019 ont contraint l'ONF à fermer le sentier puis à le rouvrir après des travaux supplémentaires de sécurisation. Il est fortement conseillé de s'arrêter pour profiter du paysage ou se photographier même si de nouvelles rambardes ont été installées un peu partout.

La randonnée débute au petit parking, à deux pas du départ du sentier. Pour plus de sécurité, préférer le parking payant trois kilomètres plus haut en cas de randonnée dépassant la journée. La première partie de la sortie plonge dans la forêt de bois de couleurs en longeant la Ravine. Le sentier, totalement envahi de longoses, est caillouteux ou terreux sous les bois de couleurs (Photo 1). Il débute par de nombreux lacets courts sur un terrain humide et parfois glissant (Photo 2). Il s'approche ensuite de la Ravine Savon qu'on longera au plus près jusqu'à la rencontre du Bras Bémale. Les longoses deviennent de plus en plus envahissantes. Les rochers ou les pierres qui constituent le sentier sont recouverts de mousses en raison du milieu très humide (Photo 3). C'est une descente de plus de 200 m qui n'est pas la plus agréable du circuit. Cette ravine, dans sa vallée qui s'élargit peu à peu, rejoint le Bras Bémale avant le sentier abrupt qui remonte vers le Plateau de la Sale, désormais assez difficile à suivre en randonnée agréable. Les sportifs ne craignant pas les fortes pentes y trouveront des tronçons encore en parfait état. Quelques grands arbres bordent le sentier comme les bois de rempart ou de belles concentrations de magnifiques tans rouges. On suit ce nouveau torrent sur un sentier également bordé de longoses et couvert de gros galets extraits du lit (Photo 4). La descente à partir du Bras Bémale devient plus facile. Le bruit de l'eau attire l'attention et on peut s'approcher facilement de petites cascades (Photo 5). On rencontre les premiers ouvrages sécurisés mais rien à voir avec ceux qui aideront au franchissement d'une haute falaise (Photo 6). Le sentier, difficile à imaginer parfois, passe sur les gros blocs qui longent le torrent (Photo 7). Suivre alors attentivement les rectangles blancs peints sur les roches. Il traverse de nombreuses fois le torrent par des gués très faciles, d'autres moins évidents surtout si le niveau de l'eau est haut (Photo 8). Bien choisir sa période pour éviter que ce niveau d'eau soit le responsable du ralentissement de la progression. On rencontre quelques portions étroites de la vallée qui se transforme par endroits en canyon. On peut y dénicher d'agréables bassins d'eau claire pour une éventuelle baignade au retour (Photo 9). On découvre aussi une belle chute mais la baignade y est impossible (Photo 10). Les obstacles les plus importants sont facilités par quelques échelles solides et bien fixées aux parois (Photo 11). Le sentier va s'éloigner graduellement du Bras Bémale. Les derniers hectomètres s'effectuent sur de gros rochers avec quelques passages un peu techniques (Photo 12). Une fois le dernier gué franchi, le sentier remonte par des marches dans un bel écrin de verdure (Photo 13). Il longe la falaise abrupte de la Crête de la Marianne dans un magnifique sous-bois même si les goyaviers débutent leur invasion (Photo 14). Le sentier continue par une descente légère alors que le Bras Bémale descend beaucoup plus rapidement. On domine donc bientôt le cours d'eau qui a creusé quelques canyons dans les flancs du Piton Bémale (Photo 15). En rive droite, une autre falaise longe le Bras, celle difficile à franchir qui a nécessité l'installation de passerelles (Photo 16). On parvient à un véritable balcon qui permet d'admirer l'aval de la vallée en direction d'Aurère (Photo 17). Sur la droite, une longue passerelle en escalier le plus souvent, protégée de hautes rambardes, facilite le passage et permet de gagner du temps ( Photo 18). Si le vide disparait, des marches sont aménagées à même le sol en forte pente (Photo 19). Seul le sol grillagé peut inquiéter les candidats au vertige ; le mieux est donc de regarder devant soi (Photo 20). Le fait de savoir que les réparations sont régulières, souvent récentes et que l'édifice est solide peut certainement rassurer. Ce serait différent si l'ensemble bougeait au passage des randonneurs. On rencontrera à nouveau un tel balcon quelques minutes plus tard. On franchit la Ravine de la Marianne sur la passerelle du même nom inaugurée en 1978 (Photo 22). Le tuyau de transport de l'eau est de plus en plus présent et comporte même parfois quelques fuites sans grand danger. La dernière partie est un classique des cirques avec des terrains semi-arides longeant la Crête de la Marianne en épousant assez bien la courbe de niveau. On marche en corniche sur un sentier étroit. Il comporte peu de rambardes mais des câbles fixés au rocher rassurent quand on passe près des précipices (Photo 23). C'est sans effort en en bénéficiant de beaux panoramas sur le Piton Cabris (Photo 24) ou plus sauvages sur le Piton Bémale et les vallées rencontrées qu'on parvient au Petit Rein (Photo 25). Cette bande étroite de terre à 1000 m d'altitude offre de magnifiques panoramas sur le Cirque de Mafate et sur le Bras des Merles et Dos d'Ane (Photo 26). Aurère est tout proche et on entend même les coqs ou de la musique en fonction de l'heure. La descente vers l'îlet traverse un grand bois de filaos en pente douce (Photo 27). Les arbres sont suffisamment éloignés pour créer de petites clairières dans lesquelles s'installent des touffes de galaberts. On domine ensuite le village qui compte une centaine d'habitants à l'année et qui s'agrandit chaque soir des randonneurs venant passer la nuit au calme à 950 m d'altitude. Le sentier n'est pas difficile et on arrive à la maison forestière d'Aurère à l'ombre des grands arbres puis à l'école (Photo 28). La descente peut se parcourir en 2h30 sans beaucoup forcer et il faudra compter une heure supplémentaire pour la remontée au Bélier. Il est possible, à partir d'Aurère, de filer dans de nombreuses directions comme Dos d'Ane par Bord Bazar ou l'îlet à Malheur et le sentier Scout. Le sentier du Bras des Merles, aperçu depuis le Petit Rein, est laissé désormais aux aventuriers plus qu'aux randonneurs car il n'est hélas plus entretenu.

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Se rendre dans le Cirque de Salazie et gagner Grand Ilet - Passer le village et monter vers le Col des Bœufs - Passer le Bélier puis les huit lacets sur la route du Col des Bœufs - Garer le véhicule au parking non surveillé situé au tout début du sentier - Emprunter le sentier qui longe tout d'abord la Ravine Savon puis le Bras Bémale en passant quelques fois à gué - Après un dernier gué,rejoindre les passages vertigineux - Poursuivre à flanc de falaise de la Crête de la Marianne, passer la Fenêtre puis la passerelle de la Mariane et poursuivre, toujours à flanc de falaise avec parfois des passages vertigineux, jusqu'au Petit Rein. Enfin, traverser le petit bois de filaos avant de pénétrer dans Aurère - Le retour s'effectue par le même itinéraire. Pour gagner les autres Ilets du cirque, traverser Aurère et suivre les panneaux de l'ONF.


Commentaires sur cette randonnée (24)

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delph974, 22/05/2023 16:17
Randonnée complétée le 13/11/2022

Le sentier est bien sécurisé avec les passerelles métalliques. Il y a quelques passages avec des échelles. J'ai trouvé le début de la descente très glissant sur les gros cailloux. Il y a des bassins sympas. L'arrivée vers Aurère sous les filaos est très belle. Je suis contente d'avoir emprunté ce sentier que je n'avais encore jamais pris, néamoins je préfère le sentier scout.

Lizoo, 17/11/2022 14:38
Randonnée complétée le 17/11/2022 en 6h00

Elle est très sympa, on passe par plusieurs types de sentiers, de jolis paysages, et l'arrivée à Aurère qui est très agréable. Nous avons mis 6h sans compter les pauses. La première partie de la descente est parfois un peu glissante mais rien d'insurmontable, le reste se fait très facilement, le retour se fait bien, il y a juste la dernière heure qui est un peu plus compliquée, la remontée pique un peu ah ah

Calu, 24/05/2022 08:59
Randonnée complétée le 21/05/2022 en 2h45

Jolie rando faite juste en descente, cela dit la ravine savon porte bien son nom.

swat77, 26/10/2021 14:18
Randonnée complétée le 25/10/2021 en 7h00

Perso je n'ai pas trouvé cette randonnée top et méritant 4 étoiles le début et très pierreux (3km) pas très agréable et bcp moins de points de vue quand partant du sentier Scout situé juste au dessus qui est un peu plus long mais pas vraiment plus dur.
Les passerelles sont quand a elle sympa on traverse a plusieurs reprises le cours d'eau bref mitigé perso

Dcanet, 23/10/2021 18:32
Randonnée complétée le 23/10/2021 en 6h40

Nous avons fait l'aller retour en 6h40 avec une petite pause. Très très belle randonnée. Par contre elle mériterait un classement difficile à mon sens car j'ai peiné au retour pour escalader les gros cailloux mais cela peut être lié à mon manque de pratique après 2 ans de confinement. Les paysages sont somptueux.

Fred le974, 18/03/2021 18:16

Randonnée effectuée mardi 16/03,nous avons mis 6h00 l'aller avec pause et trempete en mode tranquille. Super pour un retour au source.

JP Goursaud, 17/01/2021 21:54

Stéphane : Je viens spécialement de retracer le parcours sur deux cartes différentes et trouve 6,2 km jusqu'à l'école, donc 12,4 km. Vérification sur le livre de Luc Reynaud "Sur les chemins de Mafate", page 124 ou 126 qui précise sur son graphique 6 km exactement. Vérifiez vos traces sur carte IGN ; elles doivent "sauter" de rempart en rempart, rajoutant vite quelques centaines de mètres à chaque saut.

Stéphane G, 17/01/2021 19:34
Randonnée complétée le 17/01/2021 en 9h00

La trace n’aurait-elle une erreur. Nous étions 2 familles dont 2 Garmin et 2 sunto et nous avons un peu plus de 18 kms A/R jusqu’à l’entrée d’Aurere. Comptez 2 à 3 h de plus avec des enfants de 7 ans nous avons mis 9h en tout. Mais largement réalisable en faisant des pauses baignades !

JP Goursaud, 15/01/2021 09:53

Nathalie : Même lorsqu'il pleut beaucoup, le sentier reste en état. Il n'y a que les gros éboulis qui peuvent empêcher de passer et l'ONF n'a pas fermé ces sentiers. Pour vous donner une idée, rendez-vous sur la randonnée 1754 et regardez les photos prises le jour, très pluvieux, de la réalisation de la fiche. Voyez également les images postées par Martial qui faisait partie de l'expédition. Allez à Aurère sans peur.

Nathalie Velna, 15/01/2021 09:30

Bonjour,
Nous souhaitons aller à Aurère demain, samedi 16 janvier. Quelqu'un aurait-il emprunté récemment le sentier Scout et le sentier Augustave, après les fortes pluies ?

Randonnée ajoutée le : 15/04/2020