Le Mini Trou de Fer et la cascade de la Rivière des Marsouins depuis Bébour

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Danger
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 6h
Distance 5.8 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1343 - 998 m
Dénivelé positif 400 m
Dernière mise à jour 08/01/2021

Voir le Mini Trou de Fer depuis le haut

Attention : pour diverses raisons, cette fiche ne comporte ni carte ni trace GPS complète. Il est donc déconseillé de s'y rendre sans accompagnateur de métier. Il faut surtout une force physique et un entraînement à toute épreuve pour affronter les divers et nombreux obstacles de la journée. S'il faut 6 heures pour effectuer moins de 6 km, c'est qu'il y a sans doute une raison. Ne pas se précipiter même si on a repéré de belles cascades.

Les habitués de randopitons savent que je collectionne les sentiers par passion de la randonnée. Comme tout collectionneur, je peux parler d'une pièce rare mais la laisser dans un coffre fort à l'abri des regards. C'est le cas de cette randonnée extrêmement physique qui laisse des séquelles dans les jambes et surtout les épaules durant les deux jours qui suivent. Le sentier traverse la zone de naturalité préservée du Plateau Duvernay et comporte des essences rares et tout un écosystème fragile qu'il est bon de préserver. En raison du danger réel de cette sortie, de la difficulté à repérer le sentier, des chutes possibles dans des cascade de plus de 50 m de haut (et du conseil avisé de la Brigade Nature), j'ai décidé de ne pas être trop précis sur le chemin à suivre afin de dissuader les volontaires trop peu entraînés qui, au retour, ne manqueraient pas de me faire part de leur mécontentement pour n'avoir pas pu remonter. Un regard sur le profil ci-dessous suffit pour imaginer la pente à descendre mais surtout à remonter. Avant même de partir vers cette destination hors du commun, il faut regarder le niveau de l'eau. Pas de problème si la rivière est à sec ou si un filet d'eau coule entre les roches. Réfléchir s'il a plu et si le filet est un petit ruisseau. Faire absolument demi-tour en cas de torrent, même faible. De toute façon, en cas d'entêtement, la rivière aura son dernier mot lorsqu'il faudra chercher vainement un point de passage non glissant à moins de 100 m du pont.

La randonnée débute au pont sur le Bras Chansons d'où l'on peut évaluer la force de l'eau sans avoir à descendre. Avant de partir, remonter un peu la route jusqu'à l'ancienne aire de pique-nique, la traverser et descendre en direction de la mare entourée de végétation (Photo 1). Quelques mares de la région sont plus ou moins accessibles et ont certainement été à l'origine du nom du sentier des Mares et des Bois de Couleurs, tout proche. Entamer ensuite la descente de la rivière en revenant au pont et en marchant soit au fond entre les galets, soit sur les longues veines de basalte usé par les crues (Photo 3). Certains passages peuvent être glissants. Des petites sentes évitent les plus gros obstacles en rive gauche. Un bassin d'eau noire où même les poissons ne veulent pas vivre (Photo 4) se contourne par un sentier en rive droite à travers les branches moussues. Un peu plus loin, après avoir trouvé le début du sentier qui rejoint le rempart, marcher en pleine forêt primaire. Les mousses recouvrent les arbres en empêchant toute identification des espèces végétales (Photo 6). Les fanjans sont ici haut de plus de 10 mètres. Les fougères, ananas et cannes marrons se multiplient (Photo 7). Il faut souvent se baisser (Photo 8) ou franchir des obstacles sur un sentier qui serpente sur un terrain presque plat (Photo 9). Les vignes marronnes et goyaviers commencent hélas leur lente colonisation. Un tas de bouteilles de bière laissées par les braconniers indique l'arrivée au rempart. C'est parti pour 30 minutes inoubliables où les mains s'avèreront aussi utiles que les pieds. Heureusement les racines, troncs et cordes vieillissantes sont là aux bons endroits pour faciliter les passages verticaux (Photo 12). Certaines portions sont à 90° ou les approchent (Photo 13). Pas de panoramas pour distraire les acrobates, seulement le bruit des cascades qui grossit au fur et à mesure de la descente. On se retrouve près d'un gros rocher à deux pas de la rivière. Prendre tout d'abord à droite vers une magnifique racine de bois maigre (Photo 15) et poursuivre jusqu'au haut de la grande cascade (Photo 17) avant de poursuivre par le rocher vers le point de vue sur le Mini Trou de Fer. On jalouse dès les premières secondes les canyoneurs dont c'est la passion mais on se méfie tout de même du vertigineux précipice qui impose de se coucher au sol pour prendre des clichés (Photo 19). On ne se lasse pas du spectacle (Photo 18) et on profite même des hélicoptères qui transportent les touristes jusqu'au cœur de ce magnifique gouffre. Difficile de décrocher en raison du paysage et de la qualité exceptionnelle de ces cascades. Reprendre le sentier jusqu'au rocher puis gagner le lit de la rivière. La remontée jusqu'au grand cassé s'effectue sans grande difficulté en sautant de rocher en rocher (Photo 22) ou en contournant un grand bassin (Photo 20) par un sentier en rive gauche. Certains passages ludiques imposent de se débarrasser pour un temps du sac à dos (Photo 23). On parvient au pied de la grande cascade qui provient du deuxième palier après la Caverne des Hirondelles (Photo 24). La chute n'est pas impressionnante par son débit mais ses 135 mètres de hauteur lui donnent un très bel aspect quant elle tombe de la falaise recouverte de mousses et de renouées aux fleurs roses (herbe corail - Persicaria capitata). Le bassin est immense et doit être agréable à la baignade quand l'eau est plus chaude qu'en juillet ! Entamer la descente de la rivière, repérer le gros rocher en rive droite et entamer la remontée qui mettra à mal les bras et les épaules (Photo 28) autant que les jambes (Photo 27).

Balises

Rares vieilles rubalises sur le plateau

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Prendre la route des Plaines et bifurquer vers Bébour-Bélouve - Franchir le col de Bébour et poursuivre vers Bélouve - Passer le départ du sentier de Bras Cabot et se rapprocher du Bras Chansons - Se garer aussitôt après le pont puis effectuer une petite visite à la mare toute proche - Suivre ensuite le fond du Bras Chansons jusqu'au départ du sentier en direction du rempart - Traverser le plateau - Descendre la dangereuse pente jusqu'à la Rivière des Marsouins - A la rivière, prendre à droite et rejoindre le haut des cascades du Mini Trou de Fer - Repartir vers l'amont jusqu'au cassé de la Grande cascade - Revenir à Bébour par le même itinéraire.

Le Mini trou de Fer de la Rivière des Marsouins

Cette merveille de la nature se retrouve souvent sur les cartes postales, affiches, sets de tables ou sur les livres de tourisme de la Réunion. Il faut dire que l'endroit est magique avec ces cascades tombant dans un premier bassin qui se déverse lui-même dans un autre bassin alimenté par d'autres cascades. Les touristes les visitent par hélicoptère si la météo est clémente et les canyoneurs descendent au bassin par plusieurs voies équipées par Pascal Colas et ses amis depuis des décennies. Le point d'observation décrit ci-dessus (Photo 19) est à l'emplacement du point rouge. En montant sur l'arbre, on domine le vide mais il vaut mieux ne pas chuter dans le bassin.

Où se situe la source du Bras Tabac ?

Quand on regarde de près la carte de la forêt de Bébour, on remarque une curiosité hydrogéologique peu commune. On est habitué à voir deux ruisseaux se réunir pour créer une rivière mais beaucoup moins à voir se scinder une rivière pour créer deux ruisseaux. C'est le cas du Bras Chansons, qui, au point 1303 se sépare en deux. Il file vers le nord en gardant son nom. Le ruisseau en partie sud prend le nom de Bras Tabac. Ils coulent, chacun dans leur direction, vers le fond de la vallée. Une fois franchi les cassés, ceux qu'on devine depuis le belvédère, on les voit se réunir à nouveau dans le Bras Cabot à quelques centaines de mètres l'un de l'autre. On peut ainsi s'amuser à penser à un couple de truites descendant la rivière et qui se trouvent séparés à la création du Bras Tabac. Les deux individus ont de grandes chances de se retrouver plus bas s'ils peuvent franchir les cascades !


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Randonnée ajoutée le : 21/07/2017