De Saint-Louis à Bois Court par le Bras de la Plaine et Grand Bassin

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 10h
Distance 26.3 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1350 - 30 m
Dénivelé positif 1400 m
Dernière mise à jour 23/01/2021

Hors sentier, aquatique, difficile, mais sans danger

Voici plus de 25 km très aquatiques pour relier Saint-Louis à Grand Bassin par une pente faible mais les pieds souvent dans le fond de la rivière ; les deux km restants sont en montée assez forte pour rejoindre Bois Court. La difficulté provient de l'absence de sentier qui rend le trajet très aléatoire dans un lit de rivière qui avoisine parfois le kilomètre de large en aval. On emprunte au départ une large piste ayant servi aux camions du chantier de construction du nouveau pont. Hélas, même si cette piste est poussiéreuse, elle est relativement courte et il faut ensuite chercher le passage le plus plat, soit sur les galets, soit dans les hautes herbes, soit carrément dans le lit de la rivière. On aperçoit ça et là des traces de pistes oubliées ou de sentiers de pêcheurs qui permettent de marcher sur des surfaces plus planes. Les rares randonneurs tentant cette remontée débutent au pont métallique du Ouaki pour gagner en kilomètres, en temps et en sérénité. On franchit une trentaine de gués jusqu'au Voile de la Mariée et il est fortement conseillé de se chausser et se vêtir en conséquence. C'est un peu la journée des ponts : on emprunte tout d'abord un ancien pont en ruine, on longe le viaduc de la RN, on passe sous le pont métallique près du Ouaki, sous le pont de l'Entre-deux érigé plus de 60 mètres au-dessus, sous une passerelle portant un impressionnant tuyau de transport de l'eau. Le dernier pont, celui de la Liane, peut se franchir par dessus ou par dessous en fonction de la saison qui peut faire varier la hauteur d'eau sous l'ouvrage. C'est compter sans les passerelles situées au-dessus des gorges.
Le niveau de l'eau n'est jamais important et le courant supportable, sans danger. Il est évident qu'on ne pensera même pas à s'y rendre après certains épisodes pluvieux.

La randonnée débute en rive droite de la Rivière Saint-Etienne par quelques dizaines de mètres qui permettent de rejoindre les berges par la ruine d'un très ancien pont (Photo 1). Après cette ruine, la meilleure solution consiste à se rapprocher du milieu du lit qui est extrêmement large à cet endroit pour bifurquer à gauche et suivre les traces des pistes qui ont longuement été utilisées pour les longs travaux de réhabilitation ou de construction du nouveau pont. Les 4 km qui suivent sont les moins agréables de toute la sortie car le climat est chaud, la poussière omniprésente, les hautes herbes chargées de graines qui viennent se piquer dans les vêtements (Photo 2) et le paysage est sans intérêt. On a cependant quelques vues sur le Piton des Neiges et les crêtes du Dimitile. Près de Bois d'Olive, la vallée se rétrécit et on profite alors de belles zones de rivière et de berges rocheuses (Photo 3). Un ilot de pouzzolane couvert de végétation et de chocas donne une idée de l'éruption qui en est à l'origine (Photo 4). La rivière s'est chargée de le séparer durant des millénaires des longues falaises qu'on a de l'autre côté de la route. Quand on parvient à une falaise léchée par le courant, il est temps de viser le Bras de la Plaine (Photo 5). On arrive à la rencontre du confluent qui unit le Bras de Cilaos et le Bras de la Plaine tout près d'une aire de pique-nique surchauffée, très sale et peu attirante malgré le canal qui coule tout près. En partant sur la droite on a peu de mal à trouver un passage entre les hautes cannes fourragères entre deux piliers (Photo 6). Un sentier passe en dessous et la seule difficulté consiste à le repérer car trop à droite amène à l'aire de pique-nique ou trop à gauche vers le radier du Ouaki. Quand ce pont métallique sera franchi, on peut dire que marcher jusqu'à Grand Bassin sera une partie de plaisir malgré la longueur du circuit. Ce parcours est d'ailleurs le plus pratiqué à partir de ce pont. La remontée du bras débute dans les hautes cannes mais les passages, mêmes rares, permettent de trouver la trace. On frôle tout d'abord l'impressionnante chute provenant de l'usine hydroélectrique (Photo 7). Les grandes herbes diminuent, le sable et les galets sont de plus en plus visibles. On aperçoit déjà le pont de l'Entre-deux sous-lequel on passera dans 10 minutes (Photo 8). Il est imposant lorsqu'on le visite depuis la route en se rendant à l'Entre Deux. Vu du bas, on se demande comment il peut tenir lorsqu'un lourd camion franchit le canyon (Photo 9). 5 minutes plus tard on passe près de l'îlet abandonné de Mahavel où trône encore une grande roue à aube faisant, à l'époque, tourner un moulin (Photo 10). Plus on monte et plus la vallée se rétrécit. On alterne toujours les portions sableuses pour emplir les chaussures de sable et les traversées de rivière pour bien loger le sable entre les orteils ! Il faut donc s'arrêter de temps en temps pour rincer pieds et chaussettes. Le bruit d'une chute permet de repérer sur la gauche de superbes "pisse en l'air" qui rafraichissent de leurs embruns (Photo 11). Bien étudier au passage l'ingénieux système qui permet de faire passer l'eau d'un rempart à l'autre par une tuyauterie totalement verticale qui franchit la rivière sur une passerelle l'éloignant des crues en cas de cyclones. Tout près, une falaise d'orges basaltiques attire le regard (Photo 12). Les remparts continuent de se rapprocher et on peut marcher dans l'eau qui coule calmement une bonne partie du temps (Photo 13). La hauteur d'eau étant faible, la marche est relativement rapide. Au loin, la passerelle du Bras de la Plaine se devine et elle grandit au fur et à mesure qu'on approche (Photo 14). La meilleure manière de la passer est de grimper sur les plaques de basalte en rive gauche et utiliser le petit sentier pour atteindre le pont. On retrouve quelques mètres plus loin une sente qui rejoint la berge. Le cheminement est toujours le même : sable, galets et gués. Il y a déjà longtemps qu'on ne les compte plus. On passe au plus près de l'arche naturelle la plus connue de l'île pour arriver, un peu plus loin, aux magnifiques gorges du Bras de la Plaine (Photo 15). Remonter ces gorges spectaculaires en prenant bien son temps car c'est le clou de la journée. Elles sont tellement étroites par endroits qu'on a l'impression que les bords vont se toucher (Photo 16). Une bonne partie de la remontée s'effectue sur les galets qui bordent le cours d'eau (Photo 17). On longe les falaises qui supportent l'îlet Tata dont on aperçoit l'ancienne passerelle (Photo 18). Il est même possible d'éviter une longue portion de gorges en effectuant tout le trajet de l'Îlet Tata. C'en est fini de ces gorges lorsqu'on aperçoit la Caverne de la Petite Ravine. La vallée redevient plus large sur ce circuit déjà décrit pour venir du Bras de Pontho et rejoindre Grand bassin. Emprunter un sentier en rive gauche qui évite pour un temps de se mouiller les pieds (Photo 19). Il longe souvent une canalisation (Photo 20) ou la domine sur d'étroites passerelles avant d'arriver au barrage. La vallée est plus large qu'en aval et l'on aperçoit enfin les pentes qui ramèneront à Grand Bassin (Photo 21). Plusieurs îlets sont encore habités, du moins occasionnellement, le long des berges ou dans les premières pentes. Presque tous se sont transformés en gîtes. Ils se traversent ou se rejoignent par un étroit sentier qui emprunte une partie du rempart en évitant la rivière. Après le gîte de l'îlet Boulon, le sentier redescend vers les berges et la fin de la remontée s'effectuera sur sable, galets et dans l'eau. Quelques cascades coulent des remparts du côté de l'Îlet Cicelle (Photo 22). Le Contour Vaquérois est quant à lui totalement inhabitable tellement les falaises sont verticales. Lorsque cette nouvelle petite gorge est franchie, on aperçoit déjà le Voile de la Mariée qui marquera la fin de la sortie aquatique (Photo 23). On peut effectuer le court détour pour s'en approcher et pourquoi pas se baigner si le chrono a été respecté. Prendre ensuite le sentier en pente douce qui passe en haut de la cascade et rejoindre le village isolé. Rejoindre le village de Grand Bassin où plusieurs gîtes en bord de sentier permettent de se ravitailler ou de boire un bon verre (Photo 24). Le village dont "l'avenue principale" ne dépasse pas les deux mètres de large se traverse lentement pour en apprécier l'originalité (Photo 25). Les chaussures sont encore mouillées mais il faut pourtant franchir la forte pente qui sépare Grand Bassin de Bois Court, 700 m plus. Il ne reste plus qu'à remonter la longue pente souvent décrite pour quitter Grand Bassin et rejoindre Bois Court par d'interminables lacets comportant des marches très hautes et beaucoup da cailloux (Photo 26). De là-haut, quel soulagement de regarder vers le bas pour apprécier cette dernière montée (Photo 28).
Cette sortie est à réserver aux bons marcheurs qui désirent courir un semblant d'aventure hors sentier, aiment patauger dans l'eau claire et n'ont pas peur de terminer une longue journée par une forte pente.

Balises


Balises des gîteurs

Profil

Plan de l'itinéraire

Itinéraire

Se rendre à Saint-Louis en venant de Saint-Pierre - Franchir l'ancien pont de la Rivière Saint-Etienne puis entrer dans la ville aussitôt le pont franchi - Se garer au premier parking rencontré à moins de 50 m de la RN - Débuter la randonnée par le sens interdit qui rejoint les berges de la rivière - Descendre dans le lit par la ruine d'un vieux pont détruit parallèle à celui de la RN - Longer l'ancien pont de la RN sur une centaine de mètres et bifurquer à gauche sur une vieille piste poussiéreuse - A la fin de la piste, longer la falaise en rive droite jusqu'au franchissement de la rivière en direction du pont qui enjambe le Bras de la Plaine - Passer sous le pont au deuxième pilier et longer le Bras de la Plaine jusqu'au pont de la Liane - Poursuivre par les Gorges du Bras de la Plaine puis rejoindre le Voile de la Mariée avant de traverser Grand Bassin - Attaquer la montée vers Bois Court et rejoindre le parking à l'horloge à eau.


Commentaires sur cette randonnée (2)

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Martial, 11/09/2019 10:41
Randonnée complétée le 10/09/2019

Très heureux d’être le premier à mettre un commentaire sur cette fiche pour sa réalisation en conformité avec celle-ci, réalisé dans la journée et dans le sens indiqué.
J’avais déjà fait de nombreuses sorties dans le bras, y compris une fois entre le pont de la rivière Ste Etienne et le pont de la liane, mais jamais je ne l’avais faite en entier et dans la même journée.
Je conseillerai à ceux qui voudraient la pratiquer de la même manière d’utiliser les réseaux de bus, soit pour se rendre à St Louis, soit pour revenir de Bois Court vers St Louis, si on a laissé son véhicule à la gare routière.
Pour réaliser cette longue randonnée, je sais que je vais profiter de la piste construite pour les travaux au barrage du Bras de la Plaine, qui part du Ouaki jusqu’au barrage qui fait environ 12 kilomètres, et qui va me faire gagner du temps.
Je partirai donc de la gare routière de St Louis, ce qui me fera environ 2 kilomètres de plus que la distance indiquée sur la fiche.
Pour descendre dans la rivière à partir du vieux pont, emprunter un passage rive droite, donc à gauche du pont lorsqu’on est face à lui ; une fois en bas, vous allez devoir vous mouillez les pieds tout de suite, ne chercher pas à l’éviter, ce serait une perte de temps, ce sera obligatoire tout au long de la rando.
Les allergiques au pieds mouillés passeront leur chemin ; pas question de se déchausser non plus à chaque passage dans l’eau.
La suite va consister à trouver le meilleur passage, entre les cannes fourragères et les bras de la rivière.
Au-dessus du Cap Assiette, ne tentez surtout pas comme moi de couper dans la partie végétalisée, vous vous retrouveriez dans une végétation inextricable, et ça n’est qu’une perte de temps, il vaut mieux suivre le cours de la rivière.
Faite quand même attention de ne pas partir dans le bras de Cilaos, mais bien dans le bras de la plaine arrivé à la confluence des deux bras.
Je mettrai 2 heures pour arriver au pont du Ouaki, et là, je vais emprunter la piste qui ne va pas rester longtemps.
A partir de là, il suffit de la suivre jusqu’au barrage, en évitant de se faire écraser par les nombreux camions et véhicules divers qui montent et qui descendent ; sinon, privilégier le Weekend.
Il me faudra 4h35 pour arriver au barrage ; à partir de là, trouver le marquage bleu et vert qui permet de rallier les ilets du bras, en rive gauche.
La partie la plus compliquée se trouve après le dernier ilet habité du bras ; jusqu’au sentier du voile de la mariée, c’est un chaos de roches de toute taille et de bras de rivière à traverser dans un courant parfois assez fort. Les derniers épisodes cycloniques ont fait beaucoup de dégâts.
Une fois arrivé à Grand Bassin, se préparer à affronter la montée vers Bois Court qui se négociera plus ou moins bien en fonction de votre état ; une solution consistera aussi à passer la nuit à Grand Bassin avant de remonter le lendemain.
Il faut savoir que la piste est heureusement éphémère et sera bientôt détruite une fois les travaux terminés.
Je mettrai environ 8h20 pour effectuer cette sortie, avec une trentaine de minutes d’arrêt, je pense avoir gagné 2 à 3 heures grâce à la piste qui m’a permis d’adopter un pas rapide et de gagner en fatigue pour la remonter vers Bois Court.
Lorsque la piste ne sera plus là, je pense qu’il est raisonnable de prévoir entre 11 et 12 h pour effectuer cette sortie en totalité, sans la piste.
Photos Jointes
1-le départ de la sortie au niveau du vieux pont
2-ce qui arrive si on tente de traverser la végétation
3-la piste à partir du Ouaki
4-la piste dans les gorges
5-Grand Bassin

Soho, 14/08/2017 12:01
Randonnée complétée le 23/06/2017 en 5h00

randonnée faite au départ de Grand Bassin jusqu'au Bras de Pontho en 5h avec un jeune. pas mal de traversées de la rivière à prévoir à cette époque de l'année (eau jusqu'à mi-cuisse).

Randonnée ajoutée le : 20/12/2020